Le moringa est un arbuste issu de la famille des Moringaceae, cultivé abondamment dans différents pays du globe du fait de ses multiples propriétés. Ce petit arbre rustique, originaire du nord de l’Inde, est utilisé dans divers domaines, entre autres dans l’industrie cosmétique pour la conception de savons, de parfums et de produits de beauté, dans l’industrie alimentaire pour la fabrication d’huile de cuisson, dans le traitement des eaux, et bien évidemment dans le cadre de la phytothérapie. (1)
Dans la médecine traditionnelle indienne, l’Ayurveda, les feuilles du moringa sont reconnues capables de traiter plus de 300 maladies. Cette plante, fortement exploitée en Inde et dans certains pays d’Afrique, est non seulement un remède de premier recours, mais aussi l’une des bases de l’alimentation. Ses fruits sont consommés cuits, et ses feuilles et ses gousses utilisées dans la concoction de soupes, afin de maintenir la force et la vigueur de l’organisme. Aucun des organes de cette plante ne se perd ; tous sont utilisés à des fins thérapeutiques et culinaires de par leur haute teneur en éléments nutritifs. (2)
Moringa Oleifera : Une plante gorgée de nutriments
Les feuilles de moringa sont de gros apporteurs de vitamines et de minéraux. De nombreuses analyses nutritionnelles menées par le corps scientifique ont permis de démontrer ce fait, en les comparant avec d’autres plantes médicinales et potagères.
Les données ci-après concernent les valeurs nutritives de 100 g de feuilles de moringa fraiches, soit environ 5 tasses. (3)
Les vitamines
– 51.7 mg de vitamine C ou acide ascorbique, indispensable dans le métabolisme de l’être humain. Cette vitamine est connue pour sa contribution dans les mécanismes de défense de l’organisme, dans la synthèse des globules rouges et celle du collagène (4). C’est aussi une molécule antioxydante capable de contrecarrer les effets néfastes des oxydants sur les cellules, notamment les radicaux libres. Les 100 g de feuilles de moringa fraiches apportent plus de la moitié de l’apport journalier en vitamine C recommandé par l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). Notons que cette agence conseille un apport quotidien moyen de 90 à 110 mg d’acide ascorbique pour les adultes de 20 à 60 ans. Pour les sujets fréquemment exposés aux oxydants, comme les fumeurs par exemple, plus de 125 mg de cette vitamine sont indiqués, d’après le Conseil supérieur d’hygiène de Belgique (5).
– 2.22 mg de vitamine B3 ou vitamine PP, essentielle à la prévention de la pellagre. C’est aussi un cofacteur d’oxydoréduction au métabolisme des lipides, des protides et des glucides. (6)
– 1.20 mg de vitamine B6 ou pyridoxine, qui participe activement à la transformation du tryptophane en vitamine B3. Cette vitamine entre également dans le métabolisme des lipides et des acides aminés.
– 0.66 mg de vitamine B2 ou riboflavine, nécessaire à la conversion des aliments simples en énergie. Cette vitamine joue aussi un rôle non négligeable dans le métabolisme de réparation des muscles, ainsi que dans la synthèse de la flavine mononucléotide et la flavine adénine dinucléotide, deux coenzymes responsables du transport d’électrons dans la chaine respiratoire.
– 0.257 mg de vitamine B1, thiamine ou aneurine, qui est un précurseur métabolique de la TPP ou thiamine pyrophosphate. Cette vitamine intervient également dans la transformation des glucides en énergie et assure le bon fonctionnement des muscles et du système nerveux.
– 0.125 mg de vitamine B5 ou acide pantothénique, qui est à la fois constituant et précurseur métabolique de la coenzyme A. Cette dernière assure le métabolisme des lipides, des glucides et des protéines. Cette vitamine est essentielle dans la croissance des muqueuses et de la peau, et favorise leur résistance aux agresseurs externes. Des études scientifiques supposent que l’acide pantothénique possède des vertus anti-obésité, du fait de sa capacité de stimuler l’action de la coenzyme A. (7)
– 378 μg de vitamine A, qui est fortement impliquée dans la synthèse de pigments de l’œil, d’où sa capacité à améliorer la vue. Cette vitamine possède aussi un rôle dans la croissance des os.
– 40 μg de vitamine B9 ou acide folique, cruciale à la division et au maintien cellulaire. Un déficit peut entraîner une anémie, qui se traduit par l’augmentation de la taille des hématies. Certaines expérimentations scientifiques ont montré qu’un supplément en folates diminue le risque d’une malformation cardiaque au cours de la grossesse. (8)
Les minéraux
Une autre particularité du moringa est sa forte teneur en minéraux. Les résultats des analyses nutritionnelles ont montré que cette plante médicinale renferme plus de potassium que la banane, et deux fois plus de calcium que le lait.
– 337 mg de potassium, qui est considéré comme un élément vital au bon fonctionnement des cellules. Des études scientifiques avancent que, un régime alimentaire enrichi en potassium permet de réduire les risques d’hypertension artérielle (9). La dose quotidienne recommandée aux adultes oscille entre 60 et 120 mmol/jour.
– 185 mg de calcium, qui entre dans la formation des os et des dents, et maintient en même temps leur solidité et santé. Le calcium assure d’autres fonctions vitales dans l’organisme, telles que son intervention dans les échanges cellulaires, le maintien de la pression sanguine, la coagulation du sang, la régulation du pH corporel et la contraction des muscles, dont ceux du cœur.
– 147 mg de magnésium, qui sert à la fixation du calcium dans les os, la formation des os et des dents, la plasticité cérébrale, la stimulation du système immunitaire, la lutte contre le stress, la contraction musculaire et à la transmission de l’influx nerveux. (10)
– 112 mg de phosphore, qui assure un rôle de support à l’adénosine triphosphate dans les cellules.
Le moringa contient d’autres minéraux essentiels au bon fonctionnement des différents processus biologiques, tels que du sodium à hauteur de 42 mg, du zinc d’environ 0.45 mg, près de 0.36 mg de fer et 0.259 mg de manganèse.
Autres constituants
Les mêmes 100 g de feuilles de moringa fraiches contiennent 88.20 g d’eau, 8.53 g de glucides, 3.2 g de fibres, 2.10 g de protéines, et 0.20 g de matières grasses, le tout pour seulement 37 Kcal.
Les vertus médicinales reconnues du moringa
Les lignes suivantes décrivent les vertus thérapeutiques du moringa, découvertes il y a plusieurs siècles par des anciennes civilisations, et aujourd’hui prouvées scientifiquement.
Effet contre la carence nutritionnelle
Les différentes parties du moringa, que ce soit ses feuilles, fruits, gousses ou ses racines, peuvent être conseillées en complément à l’alimentation pour lutter et prévenir les carences nutritionnelles. Cette plante médicinale s’adresse surtout aux personnes qui souffrent de malnutrition, notamment les enfants dans les pays défavorisés. Sa teneur élevée en nutriments, surtout en calcium et vitamines, aide à renforcer et reconstruire les os fragiles.
Un apport quotidien de moringa peut aussi combler les besoins en protéines et en vitamines, chez les végétariens, les sujets âgés ou encore les sportifs qui veulent faire le plein d’énergie avant leurs entrainements et ou compétitions. Chez les femmes enceintes et allaitantes, sa prise permet de prévenir l’anémie et combattre les carences en fer. (11)
Antioxydant puissant
Selon les chercheurs, le moringa revêt d’un pouvoir antioxydant puissant qui lui permet de contribuer à la réduction des dommages causés par les radicaux libres, qui proviennent notamment de la glycation, principal facteur du vieillissement prématuré des différents tissus. La glycation, connue aussi sous le terme de « réaction de Maillard», n’est autre que le phénomène qui se produit entre les protéines corporelles ou les molécules de protéine et les excès de glucose. Les produits terminaux de glycation, ou PTG, issus de cette réaction s’accumulent avec l’âge et peuvent devenir néfastes à l’organisme, entrainant diverses maladies telles que la cataracte, l’artériosclérose, le diabète, les problèmes vasculaires et l’insuffisance rénale. (12)
Actions sur le taux de cholestérol
Il a été découvert lors d’un test effectué en Thaïlande en 2007 que les substances antioxydantes contenues dans le moringa ont agi sur le taux de mauvais cholestérol ou LDL, chez les sujets expérimentés. L’étude a été menée sur des lapins hypercholestérolémiques. L’absorption d’extrait de moringa tous les jours, pendant 12 semaines, a abouti à une baisse conséquente du taux de LDL, avec une diminution de la formation de plaques d’athérome à hauteur de 50 à 86 %. (13)
Efficacité sur le diabète
Jusqu’à ce jour, il n’existe pas encore d’études scientifiques concluantes, concernant l’efficacité du moringa sur le diabète. Seule une expérience japonaise, réalisée en 2007 sur des rats naturellement diabétiques, qui a mis en évidence la capacité de cette plante à améliorer le diabète. Selon les diverses constatations, les substances actives à l’origine de cette amélioration sont des polyphénols ubiquitaires, communs chez les végétaux. Il s’agit entre autres du kaempférol, des dérivés de quercétol et des acides phénols. (14)
Actions sur les champignons parasites
Dans la phytothérapie traditionnelle, les feuilles fraiches du moringa ou « l’arbre miracle » sont broyées et utilisées en cataplasme pour traiter les affections de la peau d’origine fongique. En 2005, une étude chinoise a affirmé que certains principes actifs de cette plante sont réellement dotés de pouvoir antifongique. Son usage permet de venir à bout de certains champignons parasites comme le Trichophyton mentagrophytes, le Trycophyton rubrum, le Microsporum canis et l’Epidermophyton xoccosum. L’huile essentielle extraite des feuilles de moringa et les extraits hydro-alcooliques obtenus à partir de ses graines n’agissent, cependant, que sur les dermatophytes connus, d’après les résultats de la même expérience. (15)
Ses autres intérêts thérapeutiques
Le moringa est aussi recommandé dans le traitement des problèmes digestifs, en raison de la quantité élevée de fibres qu’il contient. Parce que la présence de ces fibres accélère le transit intestinal, cette plante est donc un laxatif naturel efficace, très indiqué pour évacuer les selles. Un apport élevé en fibres réduit, par ailleurs, les risques de formation de calculs biliaires, d’infection, et même de mortalité cardiovasculaire. (16)
Dans certains pays d’Afrique, les racines de cet arbuste pulvérisées en poudre constituent des remèdes reconnus dans le traitement des céphalées, des névralgies et des états fiévreux. Utilisé en cataplasme et appliqué sur les parties du corps concernées, le moringa arrive à soulager les douleurs. Cette plante est conseillée dans le traitement des douleurs articulaires, des rhumatismes et des contractions musculaires.
Enfin, sa prise en cas de fatigue physique permet de revitaliser l’organisme et prévenir les éventuelles maladies, en boostant le système immunitaire grâce à ses nombreux nutriments.
Propriétés cosmétiques du moringa
Le moringa attire de plus en plus les professionnels de l’univers du cosmétique et de la beauté au naturel, pour ses bienfaits sur la peau et les cheveux.
Grâce à sa richesse en vitamine A, cette plante est devenue l’ingrédient principal des soins dédiés au traitement des peaux très sèches, fragiles et sujettes à des démangeaisons ou desquamations. Ses autres éléments nutritifs et ses antioxydants, dont la vitamine C, permettent de nourrir la peau en profondeur, la revitaliser, et la protéger d’un vieillissement prématuré en stimulant le renouvellement des cellules cutanées.
La présence de vitamines du groupe B dans le moringa lui offre la capacité de lutter contre la déshydratation des cheveux. Les feuilles séchées de cette plante en poudre, ou l’huile extraite de ses graines, permettent de nourrir les tiges dévitalisées, favoriser leur pousse, lutter contre la calvitie et réparer les pointes abimées.
Éventuels effets indésirables du moringa
Pris correctement selon les doses recommandées, les extraits de moringa ne devraient causer aucun effet secondaire sur la santé. D’après les différents essais cliniques effectués par les scientifiques, des doses allant jusqu’à 6 g d’extraits de moringa par jour pendant 3 semaines sont sans danger pour l’organisme. Au delà de cette limite, il peut y avoir un risque d’intoxication dû à la présence de substances chimiques puissantes dans les différents organes de cette plante, notamment ses fleurs, racines et ses écorces. (17)
En conclusion, pour prendre du moringa en toute sérénité et profiter pleinement de ses bienfaits médicinaux, il reste judicieux de se tourner vers les produits de qualité ne renfermant que des extraits de la plante. Certaines formules sont en effet en association avec d’autres ingrédients actifs, ou des additifs chimiques. Sur ce site vous trouverez toutes les infos concernant ses propriétés mais également comment choisir la meilleure qualité
Références :
1. Leone A, Spada A, Battezzati A, Schiraldi A, Aristil J, Bertoli S (2015). « Cultivation, Genetic, Ethnopharmacology, Phytochemistry and Pharmacology of Moringa oleifera Leaves: An Overview ». Int J Mol Sci 16 (6): 12791–12835.
2. Dictionary of Plants used in Cambodia, Phnom Penh, 1st edition. Imprimerie Olympic Hor Thim (© Pauline Dy Phon), 2000, p. 446.
3. Percentages are roughly approximated using US recommendations for adults. Source: USDA Nutrient Database.
4. Natalie Courret, « Les aliments qui renforcent notre système immunitaire », 2013.
5. Conseil Supérieur d’Hygiène de Belgique, « Recommandations nutritionnelles pour la Belgique », novembre 2006,p. 60.
6. Elvehjem CA, Madden RJ, Strongandd FM, Woolley DW, « The isolation and identification of the anti-blacktongue factor J »,J. Biol. Chem., vol. 123, no 1, 1938, p. 137–149.
7. School of Biological and Chemical Sciences at Queen Mary, University of London.
8. Ionescu-Ittu R, Marelli AJ, Mackie AS, Pilote L, « Prevalence of severe congenital heart disease after folic acid fortification of grain products: time trend analysis in Quebec, Canada », BMJ 2009; 338:b1673.
9. Jane Higdon, Victoria J. Drake et Jiang He, Potassium, Linus Pauling Institute Micronutrient Information Center, 2009.
10. R. W. Bielinski, Magnésium et activité physique Revue Médicale Suisse, vol. 2, no 74, 26 juillet 2006.
11. Kumar, H. D. (2004-01-01). Cooper, Edwin L. ; Yamaguchi, Nobuo, eds. Management of Nutritional and Health Needs of Malnourished and Vegetarian People in India. Advances in Experimental Medicine and Biology. Springer US, pp. 311–321.
12. Ahmed N, Furth AJ (July 1992). »Failure of common glycation assays to detect glycation by fructose ». Clin. Chem.38 (7): 1301–1303.
13. Dr Jean-Michel Hurtel, « Le moringa, Un tranquillisant végétal à découvrir », 2008.
14. Id
15. Id
16. Park Y, Subar AF, Hollenbeck A, Schatzkin A, « Dietary fiber intake and mortality in the NIH-AARP Diet and Health Study » Arch Intern Med.2011 ; 171:1061-8.
17. « Moringa oleifera ». Memorial Sloan-Kettering Cancer Center. Retrieved 2014-02-27.